Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur les questions suivantes : quelle doit être la taille, la longueur d’un roman ? Et comment compter ? En pages ? En mots ? Dans cette étrange mesure nommée le « sec » ?
Compter en pages n’est pas très significatif. En effet, selon que vous écrivez en Calibri 10 ou en Times New Roman 14, avec des interlignes simples ou doubles, avec des marges standard ou non, le nombre de pages de votre texte peut varier du simple au double.
Par exemple, mon dernier manuscrit au format Word était de 120 pages. Une fois mis en page par mon éditeur, toujours au format Word, il faisait 160 pages. Pour un roman final au format broché de 338 pages.
Par conséquent, personne ne saura trop ce que représente votre roman de « 150 pages ».
Pour faire pro, mieux vaut compter en mots, ou en « sec » : Signes Espaces Comprises (à noter : en typographie, le mot « espace » est féminin). Les « sec » comprennent les lettres, mais aussi les espaces et tous les signes de ponctuation. Ces deux informations vous seront données par votre logiciel de traitement de texte. En général, c’est en bas à gauche de l’écran, ou alors cherchez l’onglet Statistiques.
Parfois, les concours ou les éditeurs vous donnent des indications de longueur sous forme d’un nombre de pages. Lisez bien les petites lignes, car ils précisent également soit la police, les marges et les interlignes attendus, soit le nombre de lignes par page et le nombre de sec. Autrement dit, ils vous demandent… un nombre de mots ou de sec. 🙂
Voyons un peu les normes et les habitudes des éditeurs, pour savoir à quel nombre de mots correspond quel type de texte.
Pour compter rapidement, voici la conversion usuelle :
nombre de sec = nombre de mots x 6
Exemple : si votre texte fait 10.000 mots, il fait 10.000 x 6 = 60.000 sec.
Dans toute la suite, nous ne parlerons plus qu’en mots, vous ferez la conversion si vous préférez compter en signes. C’est parti !
Les nouvelles sont des textes courts, voire très courts. Si un roman peut raconter une vie entière, voire plusieurs vies, la nouvelle se concentre sur une tranche de vie. Elle peut même parfois ne se constituer que d’une scène.
Voici comment elle se décline :
La novella, ou « roman court », pèse entre 10.000 et 40.000 mots.
Ce format est peu fréquent en France car il fonctionne assez mal en librairie. En effet, lorsqu’un lecteur achète un livre, il en veut pour son argent, il ne veut pas une galette. Seuls quelques auteurs déjà bien installés et connus pour leurs novellas rencontrent le succès. Parmi ceux-là, on compte la talentueuse Amélie Nothomb.
A partir de 40.000 mots, un texte peut être qualifié de roman. Toutefois, le minimum admis se situe plutôt à 50.000 mots (en-dessous, la publication par un éditeur traditionnel est difficile), ce qui constitue un petit roman.
La majorité des romans pèsent aujourd’hui entre 60.000 et 100.000 mots.
Pour un premier roman, mieux vaut éviter de dépasser 110.000 mots. Tout comme les éditeurs n’aiment pas les galettes, ils sont frileux à publier un pavé pour lancer un nouvel auteur. Qui dit plus de pages dit plus de frais d’impression, et en plus, ça fait peur au lecteur en librairie (surtout avec un nom d’auteur inconnu).
Voilà pour les règles générales. Néanmoins, il existe beaucoup de nuances à ces généralités et il est important de les connaître. En voici quelques-unes.
Même si la norme se situe toujours entre 60.000 et 100.000 mots (entretenue par les romans hyper calibrés traduits de l’anglais), on trouve des romances et du feelgood français dès 45/50.000 mots. Et on peut monter sans faiblir au-delà de 100.000 mots. En amour, tout est possible !
Toutes les tailles sont admises en France, mais il est peu courant de trouver un roman policier à moins de 60.000 mots. Vous avez une intrigue à débrouiller et un coupable à arrêter, que diable !
Rappel des définitions :
A noter : Ces définitions sont générales, chaque genre comprend un certain nombre de sous-genres. Par ailleurs, la frontière entre les genres est parfois mince et poreuse (le tome 1 de Signé Sixtine est-il de la science-fiction ou du fantastique ??). L’idéal est de savoir ce que l’on a envie de faire mais, si on a un doute, le plus simple est d’écrire sans chercher à se rentrer soi-même dans une case. Écrivez, vous verrez bien ensuite. 😉
Dans ces genres, vous avez un monde entier à construire et un univers à expliquer au lecteur. Un roman fantasy, même s’il s’agit d’un premier roman, peut monter à 150.000 mots. S’il fait plus, l’éditeur vous demandera probablement de le découper en tomes (pour des raisons purement pratiques et économiques). Les sagas ayant le vent en poupe, c’est généralement un excellent conseil !
Il répond exactement aux mêmes critères de taille que le roman adulte. Le public-cible « jeunes adultes » est, par définition, composé de gens plus jeunes que le public « adulte », mais plus jeune ne rime pas avec « je-veux-lire-moins ». Bien au contraire.
En plus, on se rend compte de plus en plus que le public « adulte » est friand des romans « jeunes adultes », donc ne rétrécissez pas vos écrits !
Les romans jeunesse sont à calibrer en fonction de l’âge du public visé. Ils pèsent généralement entre 25.000 et 65.000 mots.
Les éditeurs jeunesse ont souvent une politique de taille très claire. Voici par exemple ce que l’on peut trouver sur la page de soumission des éditions Bayard :
Ou chez les éditions Milan :
Je vous invite donc à bien vous référer aux standards de l’éditeur qui vous tente, avant toute soumission. Si l’information n’est pas disponible sur le site de l’éditeur, lisez des romans de cette maison afin de vous faire une idée. Ou éventuellement, contactez-la (sachez cependant que les maisons reçoivent beaucoup de mails, le taux de réponse n’est pas forcément très élevé).
Parfois, on se rend compte que son roman est un mastodonte. Pas de panique, des solutions existent, on en parle ici : Au secours, mon roman est trop gros !
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