Vous avez terminé votre roman ? Ou vous êtes en plein dedans, le moral à bloc ? Et soudain, Facebook, Instagram, ou tout autre réseau, voire Google lui-même, vous propose un concours de romans ! Vos yeux s’écarquillent, votre cœur bat plus fort… Et si c’était votre chance ?
Quand une bonne opportunité se présente, il faut absolument la saisir. Et la première étape, c’est de vérifier qu’il s’agit réellement de la BONNE opportunité POUR VOUS.
Voici donc quelques questions à se poser avant de se lancer :
Est-ce que ce concours concerne bien mon roman ?
Lisez les petites lignes. Envoyer un thriller ou des poèmes à un concours de romans d’amour vous fera perdre du temps, de l’énergie, et vous minera le moral. En effet, dans ce genre de cas, il y a très peu de chances pour que vous ayez un retour, et encore moins un retour argumenté.
Vous collez parfaitement à la demande ? On poursuit.
Qui organise ce concours de romans ?
La plupart du temps, il s’agit de maisons d’édition, mais il peut aussi s’agir de départements, de régions, de médiathèques, de journaux, d’organisations d’État comme La Poste…
Cas d’une maison d’édition :
S’il s’agit d’une maison d’édition, alors voici les premières questions à vous poser :
- la connaissez-vous ?
- si non, connaissez-vous au moins certains de ses auteurs, même de nom ?
- avez-vous déjà vu des romans de cette maison d’édition dans les librairies ? En suggestion sur les sites marchands ? Sur les blogs des chroniqueuses ?
- est-ce que vous avez vu les romans des gagnants des années précédentes en librairie/sur le net/dans les chroniques diverses (journaux, blogs…) ?
Il faut bien comprendre que tout ce que la maison d’édition a fait pour les autres (promo, diffusion, pub, presse, concours pour gagner le roman…), elle le fera pour vous (ou pour votre livre). Tout ce qu’elle n’a PAS fait pour les autres, elle ne le fera PAS pour vous non plus. Ne tombez pas dans le travers du « ça sera différent avec moi ». Ça n’est JAMAIS différent. Car bonne ou mauvaise, il s’agit de la façon de travailler de la maison.
Cas d’une autre entité (région, médiathèque…)
Dans ce deuxième cas, lisez bien que vous gagnez. La plupart du temps, c’est un contrat d’édition avec une maison d’édition partenaire (auquel cas, se reporter à toutes les questions ci-dessus). Mais parfois, ces prix sont également « dotés » (ça veut dire que vous gagnez en plus un prix qui est une certaine somme d’argent). Et cela, cela peut complètement changer la donne en fonction de vos impératifs du moment. 😉
Est-ce que j’ai envie de signer chez cet éditeur ?
Avec les réponses aux questions précédentes, vous allez pouvoir vous poser la question la plus importante de toute cette série : est-ce que je veux m’engager avec cet éditeur-là, si je gagne ?
Parce que si vous gagnez, vous ne pourrez pratiquement plus discuter. Tous les concours comportent la petite ligne suivante : « La participation au concours vaut l’acceptation sans réserve du présent règlement ». Ce qui inclut les récompenses promises, qui ne sont alors plus négociables. Même si vous vous rendez compte (trop tard) que le contrat d’édition est une arnaque.
Qu’est-ce que je gagne dans ce concours de romans ?
Lisez bien le descriptif des récompenses. Bien entendu, la plupart du temps, il s’agit d’un contrat d’édition. Il faut alors lire les petites lignes.
Rappelez-vous que vous ne DEVEZ PAS PAYER pour qu’on vous publie. Si on vous demande un seul centime, fuyez.
Regardez à combien d’exemplaires le tirage est prévu. À titre de comparaison, le premier tirage d’un premier roman dans une grande maison d’édition se situe entre 3.000 et 6.000 exemplaires, dans une maison moyenne autour de 1.000, et dans une petite plutôt entre 300 et 500 exemplaires.
Dans certains cas, le tirage n’est pas indiqué, car il s’agit de publication numérique. Là, c’est à vous de voir. Ça a été mon choix, en 2012, pour la saga ANIMAE (ce n’était pas un concours, mais c’était une publication 100% numérique). Ceux qui connaissent mon parcours le savent, c’est un choix qui m’a plutôt réussi. 🙂
Regardez aussi le pourcentage de droit d’auteur que l’on vous propose. En France, le pourcentage démarre à 8% pour l’auteur (8% jusqu’à 1.000 ou 5.000 exemplaires vendus, puis 10% jusqu’à 12.000 exemplaires, puis 12%….), mais il dépend beaucoup de la maison d’édition et de l’auteur. Actuellement, la Ligue des Auteurs Professionnels se bat pour que tous les auteurs aient droit à 10% minimum.
Regardez tout, lisez toutes les lignes. Vous avez tout à y gagner.
Et vous, que voulez-vous ?
Même si vous n’avez jamais entendu parler de l’éditeur qui organise le concours, que vous ne connaissez pas ses auteurs, que vous n’avez jamais rien vu de lui nulle part, vous pouvez tout à fait considérer que ça vaut quand même le coup de tenter votre chance. Vous pouvez tout simplement avoir l’envie de gagner un prix, de tenir l’objet livre dans vos mains et vous moquer des ventes. C’est totalement légitime. Vous pouvez aussi considérer que, si vous gagnez, ça vous mettra un pied dans le monde de l’édition.
Toutes les positions sont compréhensibles et indiscutables, mais il faut choisir la sienne en connaissance de cause : une publication à 100 exemplaires par exemple, ça veut dire pas de diffusion, pas de promo, pas de sous, pas de célébrité, pas de presse. Mais c’est une ligne dans le CV littéraire, au même titre que pour un concours de nouvelles. 🙂
(sauf qu’une nouvelle, ce n’est pas le même investissement en temps et en émotions, mais une fois encore, si le choix est fait en connaissance de cause, c’est une position indiscutable) 😉
Il n’y a pas de réponse universelle, c’est vous qui décidez.
Les cas où vous pouvez participer aux concours de romans les yeux fermés…
Parfois, le prix du concours est flou. Mais l’éditeur est Hachette, Livre de Poche, Gallimard, Pocket, Grasset, Seuil… Là, c’est leur réputation qui est en jeu. Le concours est sérieux, les prix seront à la hauteur (ils ne s’engagent pas sur un tirage tout simplement parce qu’ils se laissent la liberté de l’augmenter en cas de gros coup de cœur). La presse et la promo seront au rendez-vous aussi.
Vous avez un roman qui correspond ? Foncez.
Les cas où vous devez fuir un concours de romans…
Impossible de trouver des informations sur la maison d’édition ? On vous dit que celle-ci n’existe pas-encore-mais-que-ça-vient ? Vous trouvez des pages entières sur le net où les auteurs se plaignent de cet éditeur ? On vous demande de l’argent ?
Passez votre chemin.
On récapitule ! Avant de participer à un concours de romans, je me demande :
- est-ce que mon roman correspond au concours ?
- ai-je déjà entendu parler de cette maison d’édition ?
- est-ce que je connais certains de ses auteurs, même de nom ?
- ai-je déjà vu des romans de cette maison d’édition dans les librairies ? En suggestion sur les sites marchands ? Sur les blogs des chroniqueuses ?
- est-ce que j’ai vu les romans des gagnants des années précédentes en librairie/sur le net/dans les chroniques diverses (journaux, blogs…) ?
- est-ce que j’ai envie de signer chez cette maison d’édition ?
- qu’est-ce qui m’attend si je gagne ?
- de quoi ai-je vraiment envie ?
Vous voilà armés pour analyser les concours qui pullulent sur le net ! Vous n’avez plus qu’à choisir ceux qui correspondent vraiment à ce que vous désirez.
Prêts ?
Dernière étape : préparer votre roman pour l’envoi. Mais ça, c’est une autre histoire. 😉
Et pour aller plus loin…
Pour tous les conseils, replays de lives et masterclass, rendez-vous sur le site des masterclass !
Merci pour cet article ! J’ajouterais : se demander où se situe l’intérêt de l’organisateur. Parfois, ils veulent juste se faire connaître (jeune maison d’édition, fondation d’entreprise), ils communiquent plus sur le concours lui-même que sur le roman gagnant après publication, idem pour les concours de nouvelles.
Tout à fait ! D’où l’intérêt de bien vérifier ce que la maison a fait pour les gagnants des éditions précédentes. 🙂